Dans le contexte difficile que traverse notre université, nous, élues et élus de la liste "Pour une Université plus humaine" (PUPH) aux conseils de la faculté des Sciences, avons exprimé à de nombreuses reprises notre inquiétude face au manque de vision et de débats sur la politique de la Faculté. Celle-ci se doit pourtant de réfléchir et prendre des décisions sur des questions majeures, tant en ce qui concerne les conditions dégradées dans lesquelles travaillent ses personnels et étudiant.e.s que face à un paysage de l’ESR en rapide mutation.
Nous avons donc proposé au conseil de faculté, en décembre 2021, une méthode de travail et des thèmes de réflexion, pour lever le nez du guidon et définir de façon collégiale une politique facultaire cohérente pour les années à venir. Durant 6 mois, la réponse du doyen a alterné entre « incompréhension », refus et tentative de conciliation, pour n’aboutir aujourd’hui à rien qui réponde aux enjeux.
Alors qu'il nous semblait essentiel d'anticiper collectivement les conséquences des réformes ministérielles (LPR, réforme du baccalauréat, BUT, bachelors, EUR...), le conseil de faculté ne s’est pas emparé de ces sujets, se transformant souvent en chambre d'enregistrement. La faculté ne résout pas non plus de nombreux problèmes du quotidien qui relèvent de ses prérogatives (locaux, logistique, inadaptation des outils numériques, absence d'effort pour un véritable positionnement écologique et tant d'autres...). Ainsi, la Faculté n'a toujours pas fait la démonstration de son autonomie, ni de son utilité en appui des composantes.
Sur le fond, alors que l'équipe décanale dénonce, comme nous, l'absurdité de certaines mesures ministérielles, elle s'active à les mettre immédiatement en œuvre. Elle applique les directives de la présidence de l’université sans en mesurer toutes les conséquences, accentuant au passage le travail dans l'urgence de nombreux collègues. Cette contradiction l'a conduite mécaniquement non seulement dans une impasse, mais aussi à de l'agressivité vis-à-vis de collègues qui exigent de la cohérence et de l'anticipation. Les élu.e.s PUPH sont fatigués des procès d'intention gratuits ou des attaques touchant à leurs qualités professionnelles.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous, élu.e.s enseignants-chercheurs et BIATSS de la liste PUPH, avons décidé de ne pas siéger au conseil de faculté du 20 mai 2022, qui a perdu son quorum après le départ d’un élu étudiant.
Nous maintiendrons cette position tant que l’ordre du jour des conseils ne fera pas clairement place à des débats de fond portant sur l'élaboration et le suivi de la politique de la faculté, sans oublier de répondre aux graves difficultés que rencontrent les personnels dans l'exercice quotidien de leurs missions.
Dans l'intervalle, nous organiserons sur le temps imparti une réflexion collective et ouverte, pour poser enfin un bilan, pour analyser les conséquences de processus en cours ou annoncés (Chaires Professeur Junior, hausse des frais d'inscription sur fond de tensions budgétaires, mise en compétition à tous les niveaux…) et proposer des dispositifs permettant de redonner du sens à l’exercice de nos missions (*). Le tout conformément aux valeurs de démocratie, d'intérêt général et de service public, sur lesquelles nous avons été élu.e.s et que nous continuons de promouvoir.
Dans le cas où la situation évoluerait favorablement, ce que nous appelons de nos vœux, nous participerons, bien sûr, comme force de proposition, au travail collégial au sein des conseils.
Les élu.e.s PUPH du Conseil de la Faculté des Sciences,
avec le soutien des élu.e.s PUPH du Conseil Académique
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