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Communiqué PUPH post confinement : de la crise sanitaire à la crise au sein d'UP

Chères et chers collègues,

Toutes nos pensées vont d'abord à nos collègues, à nos étudiants et à leurs proches touchés par la maladie.

Depuis le début du confinement, nous nous sommes gardés de réagir à la politique menée par la présidence de l'Université de Paris, afin que les énergies puissent se concentrer sur le combat sanitaire et la continuité des activités. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus rester muets face à l’absence de stratégie de l’université concernant la continuité de nos missions.

La crise sanitaire a montré la difficulté de la présidence à gérer notre établissement et a souligné son incapacité à anticiper :

  • Le 9 mars, 5 cas avérés de Covid19 (1 PR, 1 BIATSS et 3 étudiants) ont été détectés à l’UFR de Sciences de la Vie (campus Condorcet). La présidence n'a pris aucune mesure alors que d’autres établissements parisiens ont opté pour la fermeture immédiate des sites où des cas de Covid avaient été signalés.

  • La première semaine de confinement, ce sont les UFR et des personnels à titre individuel qui ont pris l’initiative de rassembler masques, gants, etc., afin de les faire parvenir aux hôpitaux de l'AP-HP.

  • La présidence n'a pas constitué les CHSCT spéciaux alors que les élections ont eu lieu en décembre. Or ceux-ci auraient constitué des relais locaux du CHSCT central très utiles dans ce contexte.

  • Coupée des réalités, l’UP a longtemps refusé de repenser le calendrier de ses actions et ceci jusqu’à l’absurde, avec par exemple le maintien du calendrier des postes de professeurs invités, en dépit de nombreuses protestations, en particulier au sénat et par les élu.e.s de la Faculté SH.

  • La présidence de l’UP a imposé 5 jours de congés au personnel BIATSS, contre l'avis du CT. Voilà comment on remercie ceux qui assurent la continuité de service, souvent sans moyens et sans accompagnement.

  • Chacun a été frappé par l’absence d’outils performants pour assurer la continuité pédagogique, qui n’a reposé que sur la mobilisation des composantes. Malgré l'investissement des acteurs du terrain, les enquêtes internes et nationales montrent que 20 à 25% de nos étudiants ont décroché. Le confinement a au moins eu le mérite de démontrer que l'enseignement à distance intégral est un enseignement dégradé (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/18/imaginer-une-universite-a-distance-c-est-renoncer-a-sa-fonction-sociale_6043245_3232.html).

  • À cette crise s'ajoute le processus de fusion des deux établissements. Les personnels sont débordés et déboussolés. On plaque des modèles de fonctionnement d'une université sur l'autre sans réflexion, en s'inspirant de structurations dont l'inefficacité a été dénoncée depuis.

Cette impéritie n'a pas empêché la présidence de se gargariser de la réussite de l’UP aux appels à projets Covid. L'échéance du jury IDEX de l'an prochain a fait oublier jusqu'à la décence.

La crise sanitaire a montré à quel point la centralisation du pouvoir selon la logique aveugle du "pilotage" est un profond handicap pour notre établissement. Les leçons doivent en être tirées pour préparer la rentrée de septembre, qui pourrait ne pas être une rentrée ordinaire.

Si la situation sanitaire se dégrade à nouveau, il sera impossible de recommencer à enseigner dans des salles bondées, tandis que l’enseignement à distance a démontré ses limites. Seules les composantes sont capables de définir leurs conditions d'enseignement précises selon leurs spécificités. La présidence doit donc leur laisser la main sur le plan pédagogique.

En revanche, ce que l'on attend de la présidence, c'est qu'elle garantisse les priorités et les moyens de cette rentrée :

  • priorité au présentiel pour les étudiants en L1;

  • hiérarchisation plus claire des objectifs : les examens et leurs calendriers ne constituent pas l'unique problématique pédagogique et administrative, le véritable enjeu est de pallier la perte de qualité de la transmission du savoir à distance ;

  • moyens matériels adaptés à la situation (un ordinateur et un accès internet pour chaque étudiant n'en disposant pas aujourd'hui ; mêmes mesures pour chaque agent en télé-travail) ;

  • mais aussi des moyens humains, car concevoir des enseignements à distance prend du temps et enseigner en petits groupes nécessite plus d'enseignants ;

  • mise en place d'un véritable télétravail, pensé, encadré selon les règles, pour les volontaires : parmi les pistes à explorer, décaler les heures des réunions (pour éviter aux personnels les transports en heure de pointe), former enseignants-chercheurs et Biatss aux outils numériques etc.

  • Enfin, il est plus que temps de cesser de payer des cabinets de conseil pour nous expliquer, sans aucune concertation, comment enseigner. De manière générale, la sollicitation abusive de tels cabinets illustre le fait que l'externalisation des services au mépris des ressources internes à l'université est à la fois un non-sens financier et une impasse politique et scientifique pour l'université.

Chacun son métier : à nous la pédagogie et la recherche, à la présidence la charge de se mobiliser avec la CPU pour obtenir les financements et les postes nécessaires (ATER, postes pérennes). Sans moyens conséquents supplémentaires, la rentrée universitaire prochaine est gravement compromise. Et avec elle, la fameuse "image" de l'université "de recherche intensive et de rang mondial".

Les élu.es de la liste PUPH

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