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DÉJÀ 2 ANS DE LPR À L'ANCIENNE UNIVERSITÉ DE PARIS


DÉJÀ 2 ANS DE LPR À L’UNIVERSITÉ DE PARIS
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La présidente de l'Université de Paris s'était engagée à n'effectuer que 2 ans de son mandat de 4 ans pour laisser la place ensuite à son colistier Frédéric Dardel. Mme Clerici va pouvoir se maintenir grâce à la disqualification de ce dernier par l'affaire du centre de don des corps et grâce à la Loi de programmation de la recherche (LPR) lui permettant de rester au-delà de l'âge de la retraite. C’est l’occasion pour les élu.es des listes "Pari(s) d’une Université Plus Humaine" (PUPH), première force indépendante dans les conseils de l’Université de Paris, de dresser un bilan de ces deux premières années de l’université de Paris, un établissement expérimental désormais à deux vitesses. À travers quatre thèmes - gouvernance, formation, recherche et politique RH - nous montrons comment la présidence met en œuvre le projet néolibéral pour l'enseignement supérieur et la recherche : remplacer un service public gouverné de manière à peu près démocratique par un ensemble d’universités-entreprises gouvernées de manière autoritaire et mises en concurrence sur un marché international de la connaissance. Ici la LPR votée en 2020 a été appliquée dès 2019.

La gouvernance de l’université se caractérise par un mépris des élu.es inversement proportionnel à leur rang hiérarchique, une centralisation du pouvoir... et une grande impéritie : la planification défaillante d’une fusion à marche forcée s’est traduite par un dysfonctionnement général de l’université à l’automne 2020 et, plus généralement, par de la souffrance au travail. Ce n’est que grâce au bricolage et à la conscience professionnelle du personnel que l’université fonctionne encore. En matière de formation, loin de l’idéal du service public, la présidence se place sur un marché mondial concurrentiel de la formation supérieure. Dans cet esprit, seule une partie des formations est soutenue pour être mise en vitrine pour le marché international, que l’on réduit à un monde anglophone, riche et, naturellement, privé de l’Afrique. Concentrée sur cette stratégie internationale, la présidence se préoccupe peu des conditions matérielles et sanitaires d’études pour les étudiants de base de l’UP. Dans le cadre de la réforme du 1er cycle des études de santé, l’UP a bricolé des filières sans réflexion pédagogique et transformé les licences de Sciences et Sciences Humaines en simples sas de sélection pour la santé.

La politique de recherche est décidée de manière centralisée, sans que les conseils élus soient associés à son élaboration. Elle s’inscrit dans l’idéologie de "l’excellence", selon laquelle les moyens doivent se concentrer sur quelques projets et équipes supposés avoir plus de potentiel que tous les autres. Cette politique transpire, dans chacune de ses actions, l’obsession de la concurrence : les universités voisines sont vues comme des concurrentes, dont il faudrait débaucher les supposés meilleurs, comme dans un mercato.

La politique RH est dans cet esprit : tandis que la présidence déroule le tapis rouge (primes, crédits de recherche) pour attirer des "premiers de cordée" censés tirer toute l'université vers le haut, les conditions de travail se dégradent pour la grande majorité du personnel, toutes catégories confondues. Pour remplacer ceux qui fuient les mauvaises conditions de travail, les CDD se succèdent dans l’administration à un rythme effréné.


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