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Enseignement à distance = Enseignement dégradé

Nous vous conseillons la lecture de la tribune de la commission permanente du Conseil

national des universités (CPCNU) :

Tribune CPCNU
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Un très bel article également :


Lettre ouverte adressée à la présidence et aux directions des facultés par l’équipe décanale de la faculté des Sociétés et Humanités


Cher·e·s collègues,


En réponse à une lettre ouverte adressée à la présidence et aux directions des facultés, après un semestre éprouvant et dans un contexte incertain, l’équipe décanale de la faculté SH tient à faire part des principes auxquels elle est attachée :


- L’enseignement à distance a été et doit rester un palliatif pour faire face à la crise sanitaire.


- Si l’enseignement à distance ou l’hybridation peut être un choix d’équipes pédagogiques afin de faciliter l’accès aux études pour certain·e·s étudiant·e·s, il ne constitue pas à lui seul un projet de formation, ni même une innovation pédagogique.

- Nous défendons l’autonomie et la liberté des équipes pédagogiques et refusons que l’enseignement soit "piloté" par des appels à projets, lesquels n'ouvrent que des perspectives de fonctionnement limitées dans le temps. La qualité de l’enseignement dépend au contraire de l’engagement d’équipes stables accompagnées de financements pérennes.


- Les outils devraient être choisis en concertation avec les utilisateurs et s’inscrire dans une continuité d’usages déjà en cours. Les logiciels gratuits, opensource et les ressources internes devraient être prioritaires sur toute forme d’externalisation de services dont la disponibilité auprès des usagers serait dès lors compromise par la

nature et la durée de leur mode de contractualisation.


- Si nous devons disposer d’outils techniques pour enseigner, au même titre que nous disposons de salles, les difficultés rencontrées ce semestre, pas plus que les "solutions" qui pourraient être trouvées pour anticiper une nouvelle fermeture de nos sites, ne peuvent être rabattues sur des questions techniques, a fortiori si elles doivent accentuer notre dépendance vis-à-vis de prestataires externes.


- Les choix d’organisations pour la rentrée ne peuvent être décidés pour l’ensemble de l’université sans tenir compte des spécificités disciplinaires et des sites d’enseignement.

- Les cours en présence et à distance dans des temporalités différentes nécessitent un investissement équivalent. Les enseignants, titulaires ou vacataires, ne peuvent assurer simultanément des cours en présence et à distance sans que la surcharge de travail ne soit intégrée d'une façon ou d'une autre dans leur service. En outre, une rémunération différenciée, selon que le cours est assuré en présence ou à distance, conduirait à des effets délétères évidents : une désorganisation des services d’enseignement, une mise en concurrence des cours et des modalités d’enseignement, et in fine des enseignants eux-mêmes.


- Un cours ne pouvant être pensé indépendamment de ses modalités d’enseignement, nous refusons qu’un même cours fasse l’objet, pour la même rémunération, d’une utilisation multiple, étalée dans le temps, sans l'accord explicite des enseignants. La question de la propriété intellectuelle des contenus mis en ligne ne peut être éludée. En tant que fonctionnaires qui échappent au contrôle préalable de l’autorité hiérarchique, les enseignants chercheurs jouissent, par rapport à leurs cours, du droit de propriété intellectuelle et opposable à tous. (Article L1111 du code de la propriété intellectuelle).

- Les inégalités criantes au sein de l’enseignement supérieur, notamment au premier cycle, devraient interdire toute velléité de faire des économies sur les moyens d’enseignement en profitant de la mise à distance. Nous appelons au contraire à consentir à un effort budgétaire très substantiel, dédié à la formation, pour assumer les surcoûts que pourrait entrainer une nouvelle période de confinement. Si la décision d'envisager une rentrée "à moyens constants" est toujours un aveu de renoncement en soi, elle est également illusoire au regard des exigences sanitaires actuelles auxquelles il faut satisfaire.


- Poursuivre une année à distance n'est pas comparable à faire une rentrée à distance. La continuité a été possible du fait des liens sociaux et pédagogiques déjà tissés en présence au premier semestre. Dans l'hypothèse où de nouvelles mesures sanitaires s'imposeraient à la rentrée, il nous semble de bon sens d'envisager de la différer, d'adapter les calendriers pour accueillir les étudiant.e.s dans des espaces concrets et commencer à nouer avec eux une relation pédagogique de proximité. Dans un tel contexte nous devrions accorder une attention particulière à l'accueil des étudiants de première année.


À l'issue d'une période particulièrement éprouvante et épuisante pour les personnels et les usagers de l'université, il apparaît déraisonnable de demander de construire actuellement un plan d'ensemble pour anticiper de nouvelles mesures de confinement. Poser comme une nécessité première le scénario d'une mise en place rapide et massive de l'enseignement à distance est un choix politique dont on se doit de peser les conséquences pour les étudiants. De tels choix ne peuvent être arbitrés dans l'urgence, et nous soutenons qu'ils ne doivent pas se faire au gré d'appels à projets dont la pérennité n'est, par définition, pas assurée. La crise récente a montré que faire face à

des situations de crise impose des moyens et des institutions pérennes. Telles nous semblent être les conditions dans lesquelles nous pouvons mener à bien notre mission éducative, telle qu'elle est inscrite dans la Constitution française : "La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat." (13e alinéa du préambule de la Constitution de 1946).


L’équipe décanale de la faculté des Sociétés et Humanités

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