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Formation

Former plutôt que sélectionner

 

Nous proposons de remettre la formation au cœur des missions de notre établissement, en lui donnant toute la place qu’elle mérite, notamment vis-à-vis de la recherche, qui accapare l’essentiel des subsides de l’IdEx. La  « recherche intensive »  ne doit pas signifier le sacrifice de la formation du plus grand nombre.

 

Affranchissons-nous d’un pilotage de nos formations par les injonctions dominantes du moment (développement de l’esprit « entrepreneurial » pour toutes les formations, y compris celles qui n'ont pas de finalité professionnelle directe, les « compétences » comme seule finalité des formations, évaluation des enseignements/enseignants par les « usagers » comme moyen d’amélioration de la « qualité », innovation pédagogique réduite à l’innovation numérique, parcours « à la carte » sans réflexion sur les finalités pédagogiques et les moyens humains).

 

Établissons le rapport de force qu’autorise la taille de notre établissement avec le ministère et le rectorat, face à la réforme permanente comme outil de management de nos tutelles, et face à une « autonomie » des universités dont on mesure l’hypocrisie notamment lors de l’imposition des capacités d’accueil Parcoursup. 

 

Donnons aux responsables des formations les moyens de leurs ambitions en créant un fonds d’intervention facultaire pour la formation, à l’instar de la recherche et des relations internationales. Ce fonds permettrait de pallier les difficultés conjoncturelles et de promouvoir des initiatives des collègues.

 

Repensons notre « excellence », en la mesurant à notre capacité à lutter contre la sélection sociale et à promouvoir la réussite de tous. Il faut arrêter de chercher à séparer le bon grain de l’ivraie, et de donner des moyens supplémentaires à certaines formations qui auraient « un lien fort avec la recherche » ou un vivier de recrutement d’étudiants « excellents », au détriment des autres. Nos lignes directrices :

 

Repenser notre offre de formation :

  • Améliorer la visibilité de l’offre de formation (référencement dans les plateformes, présentation plus précise et plus riche du catalogue de l’offre de formation).

 

  • Concentrer nos efforts et notre potentiel pérenne sur des diplômes nationaux exigeants, connus et reconnus, et non sur des formations tendant vers une année de propédeutique généraliste qui n’ont d’autre vertu que de servir de voie de délestage au rectorat faute de places en L1.

 

  • En formation initiale, rester dans le cadre des diplômes nationaux avec les mêmes frais d'inscription modiques pour l’ensemble des étudiant·e·s, et pas de frais différenciés pour les étudiant·e·s étranger·e·s extra-communautaires. Pas de DU, « bachelors » et autres « masters of science » aux tarifs dérogatoires.

 

  • Établir une cartographie précise du coût de l’offre de formation à l’échelle de l’établissement, avant d’imposer aux UFR un cadrage du « coût constant » sur des bases incertaines. Il faut élargir la notion de « soutenabilité » (viabilité) en intégrant les moyens humains (BIATSS et EC) disponibles pour mettre en œuvre des objectifs « stratégiques » qui, sinon, prennent le risque d’être hors sol.

 

  • Baser les politiques de remédiation sur les disciplines des composantes et non sur des dispositifs hors sols jamais évalués. Faire un bilan honnête des dispositifs de remédiation mis en place afin de décider s’il faut les poursuivre, les modifier ou les arrêter.

 

  • Compter sur notre potentiel interne en favorisant les collaborations entre composantes et entre facultés, avant de poursuivre la chimère de l’excellence atteinte par des coopérations avec des établissements présumés l’incarner.

 

  • Prendre en compte systématiquement et favoriser les échanges de services d’enseignement d’une UFR à l’autre et d’une faculté à l’autre sur potentiel pérenne.

 

Interroger les « orientations stratégiques » actuelles :

  • Faire un bilan des réformes en cours : licences accès santé (LAS) et Bachelor Universitaire de Technologie, notamment en vue de la refonte de l’offre de formation.

  • Reconstruire l’enseignement des langues, après le néant du mandat qui s’achève : un travail a été engagé sous l'égide de la Fac S&H pour refonder la politique des langues de l'université en tenant compte des besoins des étudiant·e·s et du personnel. Nous appliquerons les recommandations du groupe interfacultaire sur les langues, sans nous laisser piéger par la logique des « moyens constants », de manière à assurer un service équivalent pour tous et toutes.

 

  • Faire bénéficier tous les masters des moyens prévus pour les Graduate Schools et leur permettre de continuer à être gérés par les UFR, en lien avec les licences.

 

  • Repenser l'accompagnement pédagogique des enseignant·e·s tout au long de la carrière : revoir la formation des jeunes MCF et favoriser la formation par les pairs.

 

  • Ne pas réduire l'innovation pédagogique aux outils numériques et éviter que son financement n’obère celui d'enseignements incontournables. Nous donnerons la priorité à ces derniers.

 

  • Équilibrer les services individuels d'enseignement pour mettre des enseignant·e·s chevronné·es face aux étudiant·e·s de licence.

 

  • Penser les outils d’évaluation des enseignements en ne les réduisant pas à leur notation par les « usagers » en vue d’améliorer leur « qualité ». Il faut prendre le temps nécessaire à la production d’enquêtes approfondies (auprès des enseignant·e·s, des étudiant·e·s et des ancien·ne·s étudiant·e·s) qui doivent être conduites en coordination avec les conseils de perfectionnement.

 

  • L’expérience des enquêtes menées auprès des étudiant·e·s par l‘Observatoire de la faculté S&H sur des sujets connexes peut servir d'exemple aux autres facultés.

 

 

Formation continue et alternance

 

Avec l’autonomisation des universités et le désengagement de l’État, la formation continue (FC) et les contrats en alternance sont de plus en plus sollicités afin de générer des ressources financières propres pour l’université Paris Cité (prélèvements jusqu’à 40% des montants selon les types de diplômes) et pour les UFR. 

 

Notre position est qu’elles ne doivent pas être réduites à une source de financement. Ces formations répondent à des besoins essentiels, à des demandes de développement et d’insertion professionnels.  Le central et les facultés, via entre autres des pôles de ressources mutualisés, doivent être en mesure d’assurer un travail de coordination et de soutien aux composantes et à leurs formations (gestion des candidatures, inscriptions, ingénierie pédagogique, communication…). Les missions et tâches prises en charge par chaque échelon (tarification, étude de marché, promotion de l’offre) doivent faire l’objet d’une concertation.

 

Développer la formation professionnelle continue et initiale sur de nouvelles bases :

  • Repenser la formation continue et l’alternance : l’accroissement de la formation continue ne peut faire l’économie d’une réflexion globale qui intègre l’ensemble des formations proposées par l’université et les spécificités des différents échelons (par ordre d’importance, composantes, facultés, université).

 

  • Mettre fin aux sous-effectifs existant dans les services de formation continue/alternance : les tâches support ne sont pas secondaires, elles doivent être pleinement prises en compte et reposer sur des postes et emplois effectifs et qualifiés, au sein des composantes, afin d’assurer la « soutenabilité RH » des formations.

  • Penser ensemble la formation professionnelle continue et initiale : la formation professionnelle continue et en apprentissage ne peut être pensée, comme c’est actuellement trop souvent le cas, en disjonction des autres formations initiales. L’attribution des ressources humaines (services des enseignants et des BIATSS) et logistiques (occupation des locaux) doit être pensée conjointement et le plus harmonieusement possible. Pour les personnels, travailler pour la FC ou la FI doit être pareillement reconnu.

  • Promouvoir la Validation des acquis de l’expérience… sous conditions : la VAE est un droit et s’avère bénéfique pour de nombreuses personnes. Notre établissement pourrait d’ailleurs s’appuyer sur ce dispositif pour favoriser l’évolution des carrières des BIATSS qui le souhaitent. Le contenu de la réforme annoncée par le gouvernement, bien que très flou, est alarmant, dépossédant les équipes pédagogiques de leurs prérogatives, avec comme objectif la multiplication des VAE. Les équipes pédagogiques, garantes de la validité des diplômes délivrés, doivent avoir une part importante dans la maîtrise de ce dispositif et des attentes universitaires.

 

  • Encourager et faciliter la reprise d’études : les tarifs FC et VAE doivent rester abordables (sans négliger la viabilité financière des formations), en veillant à bannir toute augmentation déraisonnable, en particulier pour toutes les personnes qui autofinancent leur formation.

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